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ESQUISSE D’UNE HISTOIRE DE LA RELIURE


ET DE L’ORNEMENTATION DU LIVRE RELIÉ.


La reliure, comme nous l’avons dit, dans nos précédentes publications, est un art aussi ancien que le livre.

Le jour où, dans la Grèce antique (environ trois siècles avant notre ère), on résolut de transformer le livre roulé en livre carré et ce afin de condenser plus de matières sous un plus petit volume et encore pour d’autres motifs que la tradition ne nous a pas rapportés, il fallut des lieurs de livres. Les Romains adoptèrent bientôt cette forme de livres qu’ils agençaient par cahiers de quatre à six feuilles de vélin ou de papyrus pliées en deux et encartées les unes dans les autres. Ces cahiers assemblés en volume, ils les cousaient sur nerfs de bœuf ou lanières de cuir, roulées, comme nous le pratiquons encore de nos jours, sur cordelettes ou ficelles dites fouets, pour les reliures soignées ou spéciales. Il est à remarquer que la manière de former un livre, de le coudre, etc., a très peu varié depuis ces temps reculés.

Les transformations du livre roulé (volumina) en livre carré (libri quadrati) furent le point de départ de l’application des mots ligares et religares à la confection de la reliure du livre carré, d’où religator ou Relieur, par lequel on a désigné depuis l’ouvrier