Page:Bosquet - Guide manuel du doreur sur cuir, 1903.djvu/33

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n’avait d’autre sens que l’enthousiasme du brillant écrivain en voyant une reliure que venait d’exécuter Thouvenin sur un livre très rare qu’il lui avait confié, intitulé : La fanfare des Courvées Abbadesques, et sur lequel il avait appliqué une reliure du même genre.

« Après les belles reliures du xvie siècle, il semblerait que le dernier mot avait été dit sur l’art de la reliure, dont les principaux inspirateurs nous sont connus, mais dont aucun nom de relieur et surtout d’artiste doreur n’est parvenu jusqu’à nous. » On rencontre assez souvent des ouvrages portant des noms de relieurs du xvie et même du xve siècle, mais seulement sur des reliures relativement peu importantes, c’est-à-dire n’ayant que peu ou point de rapport avec l’art proprement dit.

« Il n’en est pas de même au xviie siècle, et, dès le commencement de celui-ci, se place un nom cher aux bibliophiles ; encore ce nom n’en est-il peut-être pas un, mais un surnom. Quoi qu’il en soit, le nom de Le Gascon, de ce praticien dont le talent très personnel et les dorures admirables ont jeté un si vif éclat sur l’art du relieur à cette époque, sera encore longtemps cité comme modèle par ceux qui s’attachent aux productions les plus délicates de l’art du doreur à la main. Ses œuvres sont nombreuses et de divers genres, les plus remarquables sont ces charmantes dorures à entrelacs à trois filets formant des compartiments dans lesquels sont enchâssés ces merveilleux rinceaux au pointillé ou filigranés. Nous en donnons un spécimen planche VIII de notre Traité ; on y remarque les petites têtes à deux faces, la marque originale de l’artiste qui nous a laissé d’aussi gracieux modèles.

L’un de nos praticiens les plus distingués, écrivain