Page:Bosquet - Guide manuel du doreur sur cuir, 1903.djvu/94

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Comme nous l’avons déjà dit plus haut, il faut que le doreur s’attache avant tout et surtout à soigner la composition et la correction des titres, qui sont le point capital de la dorure à la main ; un titre bien compris et poussé bien droit peut suffire à l’ornementation d’un livre. Un volume quelque merveilleusement doré qu’il soit, perd tout son mérite si le titre laisse à désirer.

Quant aux dorures d’art, il serait assez difficile de tracer un plan d’apprentissage ; nous nous bornerons à recommander à l’élève de s’exercer au maniement des filets droits et des filets cintrés soit en formant des carrés, triangles, etc., simples ou entrelacés, soit à raccorder des filets simples avec des filets courbes, de tracer et de dorer des cercles, d’abord à filets simples, puis doubles, poussés isolément à la distance de 2 à 3 millimètres, en conservant exactement les proportions, puis pour terminer de former la lettre S en divers formats à filets fins et à filets forts ; cette lettre, correctement exécutée sans solution de continuité, est l’exercice le plus propre à le mettre à même de surmonter les principales difficultés de ce genre d’ornementation dont les dorures mosaïquées à filets entrelacés sont le nec plus ultra. Les figures de la planche ci-contre donnent les diverses courbes se rapportant aux difficultés à surmonter, à la condition de suivre le numérotage.

Le grand art consiste dans l’introduction de figurines, cariatides, chimères, etc., exécutées au moyen de bouts de filets dans l’ornementation des dos, plats ou gardes de livres. On grave pour ce genre d’ornementation des jeux de filets spéciaux droits et courbes, les uns très fins les autres plus forts. Pour les filets droits, il suffit de jeux de 10 à 12 filets en trois épaisseurs. Quant aux filets cintrés, indépendamment de la différence d’épaisseur, il les faut de trois courbes différentes