CHAPITRE DIXIÈME.
Culte des arbres et des fontaines.
Arbres consacrés à la Vierge et aux Saints ; le Chêne du Val-à-l’Homme ;
Fontaines miraculeuses, pèlerinages dont elles sont l’objet ;
Esprits funestes des eaux ; vertu prophétique des
Fontaines ; Source enchantée près de Gisors.
n a vu, par les décrets des anciens Conciles
et les prescriptions des capitulaires de Charlemagne, que les arbres et
les fontaines avaient partagé, avec les
pierres, les adorations de nos ancêtres.
Le culte des arbres était particulier au
druidisme, et, sous l’empire de cette
religion, qui semblait tendre au développement d’un profond
sentiment d’admiration pour les beautés les plus majestueuses
de la nature, le chêne, roi de nos forêts, fut l’objet d’une
vénération spéciale. Bien des vestiges de ce culte primitif
peuvent se reconnaître et s’observer encore autour de nous.
Telle est la gracieuse coutume de placer de petites statuettes
de la Vierge et des Saints dans le creux des plus beaux arbres
qui s’élèvent au milieu de nos champs ou de nos forêts. Ces
images pieuses, érigées là, sans doute, par le zèle intelligent
de nos premiers pasteurs, étaient comme un appel chrétien fait
pour détourner des vœux idolâtres. Toujours est-il que l’usage