dudit Picard mis au feu jusqu’à ce que lesdits corps soient réduits en cendres, lesquelles seront jetées au vent… etc. »
Par le même arrêt, Madeleine Bavent fut déclarée déchue de sa qualité de religieuse ; il fut ordonné qu’elle serait dépouillée du voile et de l’habit de sa profession, revêtue d’habits séculiers, et confinée, à perpétuité, dans un des cachots des prisons ecclésiastiques de l’officialité. Elle fut condamnée, de plus, à jeûner au pain et à l’eau, trois jours de la semaine, tout le temps de sa vie, savoir : les mercredi, vendredi et samedi de chaque semaine ; le geôlier étant chargé de lui faire observer ce jeûne, sous peine d’excommunication.
Le Parlement de Normandie s’était réservé, en outre, de procéder aux informations contre Simonne Gaugain (mère Françoise), alors supérieure des Hospitalières de Paris, et accusée de complicité avec David, pour le crime de magie. Malgré les nombreuses et puissantes protections dont elle était entourée, et tous les expédients habiles qu’on mit en usage pour anéantir ce fâcheux procès, Simonne Gaugain fut obligée de venir, par devant l’officialité de Paris, présenter sa défense contre l’accusation qu’on lui avait intentée. La procédure, tantôt suspendue et tantôt reprise, dura huit années, au bout desquelles la mère Françoise obtint un arrêt qui l’innocentait. Cependant, elle ne fut jamais replacée dans le grade élevé qu’elle avait occupé avant cette catastrophe ; humble et vouée désormais à l’oubli, elle ne vit point se raviver l’éclatante auréole de sa sainte renommée.
Tel fut le dénouement tragique de ces scandaleux débats. Madeleine Bavent, en s’associant à ses propres bourreaux, par ses lâches aveux et ses dénonciations mensongères, avait justement attiré sur elle la pénitence qui lui fut infligée. Quant à Thomas Boullé, il demeura inébranlable devant les fourberies infâmes de ses accusateurs et les préventions imbéciles de ses juges ; la torture brisa ses membres, sans ébranler son courage ; et le désaveu de son silence héroïque ne se démentit pas, même en présence des horreurs du bûcher. Frappés,