CHAPITRE VINGT-TROISIÈME.
Légendes romanesques.
La côte des Deux-Amants ; Marie Anson, la dame de Préaux, la Croix
pleureuse ; le Seigneur de Bacqueville et le Seigneur de Breuil ;
le Château de Bardouville ; la Dame du Manoir-Fauvel ; la
Chambre des Demoiselles ; le Bon-Homme de Fatouville ;
Souvenirs de la Féodalité : la Dame des Hogues, les
Seigneurs de Rouvres, de Creully, de Villers ;
la Châtelaine du Molley ; Maître Berneval,
architecte de Saint-Ouen.
is à-vis de la petite ville de Pont-de-l’Arche,
sur les bords de la Seine, et non
loin de la haute montagne devenue fameuse
par la triste histoire que nous allons
raconter, s’élevait jadis un château
royal appelé Pistres[1]. Ce château était habité
par, le roi des Pistréiens, un des
princes les plus puissants de l’ancienne Neustrie. De bonne
heure veuf, le roi avait concentré toutes ses affections sur sa
fille unique, dont les aimables qualités et la beauté ingénue
attiraient autour d’elle mille hommages, qui déjà se tradui-
- ↑ Pistœ ou Pistis. Charles-le-Chauve tint dans ce château un parlement, en 862 ; puis il y fit construire une forteresse pour arrêter les courses des Normands qui s’y étaient d’abord établis, et en avaient voulu faire leur place d’armes. Un concile s’était déjà tenu aussi dans ce château, en 861. ( B. de Roquefort, Notes du Lai des Deux-Amans, de Marie de France.)