Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/303

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rempli de maisons de plaisance, était de complicité avec leur amour.

— Mais, quand reviendra l’été, disait Cécile, ma tante elle-même ne restera pas à Rouen, pour nous laisser libres ici.

— Quand reviendra l’été, répondait Félicien, les oiseaux auront poussé leurs ailes, et ils pourront prendre leur vol, si l’on dérange leur nid.

Cécile ne se faisait pas expliquer ces paroles ; elle s’enivrait maintenant des émotions du péril, à travers lesquelles elle se sentait guidée par son amant. Félicien lui donnait quelquefois cette explication qu’elle ne réclamait point :

— Si heureux que nous soyons, lui disait-il, je n’ai réalisé encore que la moitié de mon rêve : la passion ne me suffit pas, il me faut le repos. Il me faut l’amour sans interruption, sans trouble, la présence continuelle qui calme le cœur et le remplit, et satisfait aux instincts survivants de la jeunesse et à ceux de l’âge mûr : tout ce que j’ai cherché en vain dans le mariage !

Cécile ne répondait pas : son cœur était gonflé de joie ; elle ne voulait pas désabuser Féli-