Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/313

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un bon conseil (comme il est probable que c’est encore plus dans son intérêt et dans celui de Cécile que dans le mien), qu’elle me l’apporte ; je n’irai pas le chercher !

Madame de Nerville ne se le fit pas dire deux fois. Il ne lui en coûta pas de céder à cette petite exigence d’Adrienne, qui avait voulu peut-être ainsi se réserver l’avantage du terrain ; mais Mathilde était sur le sien partout et devant qui que ce fût.

Elle lui assura qu’elle souffrait autant qu’elle-même des fautes des deux coupables qui, pour elle aussi, étaient un malheur personnel :

— Vous êtes blessée dans votre mari, moi je suis blessée dans ma fille ; car, par l’union du sang et l’attachement de l’habitude, Cécile n’est-elle pas une fille pour moi ? Cependant il ne faut pas désespérer d’eux et de nous ; mais ne prenez pas d’autre défense que votre malheur ; c’est une arme sûre, si vous savez vous en servir ; il vous rendra intéressante aux yeux mêmes de votre mari.

— Rien ne peut toucher l’indifférence que Félicien a pour moi maintenant.

— Détrompez-vous ; cet homme, si fort devant l’opinion et les croyances qu’il regarde