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lontaires et aussi irrésistibles que ceux d’une maladie. Il entama considérablement sa fortune, et n’en rechercha que davantage les plaisirs abrutissants. Depuis six mois, il a changé de vie, mais sans s’améliorer. Il m’a quittée ; et tantôt à Bade, tantôt à Hombourg, il se livre tout entier au jeu. Ce n’est pas la nécessité qui l’a poussé à tenter ces dangereux hasards ; même ruiné, il pouvait vivre honorablement auprès de moi, puisque, par mon contrat, ma dot est mise à l’abri de ce désastre.

— Je comprends que le découragement vous porte à vous séparer de lui, mais je vous plains d’en être réduite à ce parti, dit Félicien. La position d’une femme qui reprend sa liberté dans le mariage est bien délicate, bien dangereuse.

— Je compte, pour me soutenir et pour me protéger, sur ma tante, que je suis disposée à aimer comme une mère.

— Ce que je vais vous dire est osé peut-être, pour une première heure de confidence : je devine, chère Cécile, que vous êtes de celles qu’on ne défend pas contre l’amour. Mais si vous aimez, aimez bien. Ce n’est pas aimer beaucoup, ajouta-t-il en répondant au regard