Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/61

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avait bien des contrariétés avec sa femme de chambre.

— Croiriez-vous, disait-elle, que Julie ne veut pas absolument aller à confesse aux Pères, quoi que j’aie pu lui dire à ce sujet ? Elle prétend qu’ils font trop de questions, et elle persiste à aller à un prêtre de paroisse. Vous savez cependant, mesdames, combien les Pères nous viennent en aide pour concilier l’exercice des devoirs religieux avec les exigences d’une maison ! comme ils entrent dans toutes nos difficultés ! Quand il n’y aurait que cette facilité, lorsque le père auquel on s’adresse est absent, de pouvoir se faire entendre d’un autre sans scrupule, — car c’est toujours le même esprit et la même direction, — que de temps épargné ! Eh bien, cela ne lui convient point encore, à Julie. Vous ne devineriez jamais l’observation qu’elle m’a faite là-dessus !

— Dites-nous-la ! s’écrièrent plusieurs voix.

— Oh ! c’est une grossièreté.

Et d’un ton plus bas, et s’approchant plus près du cercle de fronts penchés vers elle, la narratrice ajouta : Elle dit qu’une pénitente qui a plusieurs confesseurs est comme une femme qui a plusieurs hommes.