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plomatie, disait « qu’il connaissait tous les livres et qu’il n’en avait jamais lu aucun. » Il se contentait de lire la Préface et de parcourir la table des matières. Je ne conseille cette manière de lire à personne, mais je reconnais que la table des matières peut donner une idée assez exacte d’un livre pour juger si on peut y trouver ce qu’on cherche ; à vrai dire, c’est faire parler le livre lui-même.

En faisant faire le choix que je présente dans ce petit volume, j’ai consulté une expérience déjà longue de trente années. Que de livres qui, dans dans cet espace de temps, ont brillé d’un grand éclat pour tomber ensuite dans l’oubli le plus profond, tandis que quelques autres, qui ont paru presque inaperçus, sont aujourd’hui au premier rang. J’ai fait noter soigneusement les ouvrages qui avaient surnagé dans l’océan littéraire après les tempêtes de la mode, de l’engouement et des circonstances.

De là ma réserve extrême.

D’ailleurs le cadre que je me suis tracé en commençant ne m’a pas permis d’admettre tous les ouvrages qui doivent trouver place dans une bibliothèque, et je reconnais volontiers que des omissions très-regrettables ont eu lieu[1]

  1. Par exemple, un ouvrage fort estimé de mon frère, M. Adolphe Bossange, intitulé des Crimes et des Peines capitales. — 1 vol. in-8. Paris. 1832.