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Page:Bossard - Gilles de Rais dit Barbe-Bleue, 1886.djvu/574

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CONTRE GILLES DE RAIS.

virent le filz dudit Bernart, ne n’en oyrent novelles, sinon qu’ilz ont oy dire audit filz dudit Meugner, que, dedans trois jours, retourna dudit lieu de Machecoul, ainsi qu’il disoit que, a ung soir, celui filz Bernart avoit dit audit Meugner qu’il l’actendeist en ung certain endroit, et hors meson, audit lieu de Machecoul, et qu’il aloit querir logement pour elx, et que, sur celles paroles, il s’estoit departi, delessé ledit Meugner ou lieu que lui avoit dit et ou il avoit attendu plus de trois heures sur esperance qu’il retournast, mais que, depuis, ne l’avoit veu ne oy novelle de lui. Et dient que, depuis, ilz ont veu la mere dudit Bernart, a present estante en vendanges, grandement s’en complaindre. Et dit, oultre, la femme dudit Fourrage que, puis ung an, elle avoit veu une veille, que ne congnoessoit, o une robe de gris et chaperon noir, qui gueres ne valoient, petite femme, ayante ung jeune filz en sa compaignie, disante aller a Machecoul, et laquelle passa au port de Launay o ledit enffant ; et, depuis, par ilec la vit retourner, ung brieff apres, comme deux ou trois jours, sans ledit enffant : et, pour ce, lui demanda qu’il estoit devenu, et que celle femme lui avoit respondu qu’elle l’avoit mis a demourer a ung bon mestre.

De Touscheronde. — Chatau.


3.
28, 29 et 30 septembre 1440.


Suite de l’enquête.


Autre partie de l’enqueste et infourmacion touchant la matere dessusdite contre ledit sire de Rais, ses gens et complices, faite par Jehan de Touscheronde, Michel Estrillart et Jehan Coppegorge le jeune, commissaires du duc quant a ce, et Nicolas Chatau, notaire de la court de Nantes, en leur compaignie, faite les XXVIIIe, penultieme et derrein jours de septembre, l’an mil IIII C quarante.


andré Barbe, corduannier, demourant a Machecoul, dit que, depuis Pasque, il a ouy dire que le filz Georget Le Barbier, de Machecoul, avoit esté perdu, et qu’on l’avoit veu a ung certain jour cuillir des pommes derrière l’ostel Rondeau et depuis n’avoit esté veu ; et que aucuns de ses voisins avoint dit a cest qui parle et a sa femme qu’ilz ne se pranseissent garde d’un leur enffent, qu’il ne feust prins, et qu’ilz en avoint grant paour ; pour ce que mesmes il avoit esté a Saint Jehan d’Angely, et qu’on lui avoit demandé dont il estoit, et qu’il avoit