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CONTRE GILLES DE RAIS.

est certaine, des le temps dessus merché, la femme dudit Darel lui dist que elle avoit adiré sondit enffant, demanda a ce tesmoign si elle l’avoit point veu, quelle lui respondit que non ; et dit que, depuis, celui enffant ne s’est rendu a la maison de ses pere et mere, a la savance de ce tesmoin, ne ne oyt qu’il fust trouvé. Et est son records.

De Touscheronde.


Nicole, femme Jehan Hubert, de la parroaisse de saint Vincent de Nantes, tesmoign juré dire vrai, rescorde, par son serment, que, des environ la Saint Jehan derreine eut deux ans, avoit ung filz nommé Jehan, de l’aasge de quatorze ans, lequel de paravant elle avoit mis a demourer o ung nommé Mainguy, o lequel il demoura po de temps, pour ce que celui Mainguy deceda. Et, apres son deces, s’en vint sondit filz demourer ovecques elle et sondit pere : et, assez toust apres, vint ledit sire de Rais, des parties d’Angiers, loger a son hostel de ceste ville, a la Suze : auquel lieu le filz de ce tesmoing alla, et trouva ung nommé Spadine, demourant o ledit sire, quel lui donna une miche, laquelle il aporta a ce tesmoign, et lui dist que ledit Spadine la lui avoit donnée, et lui avoit dit qu’il le vouloit avoir a demourer o lui pour chevaulcher o lui en la compaignie dudit sire de Rays. Et ce tesmoign lui respondit que c’estoit bien fait. Et s’en ala sondit filz de rechieff audit lieu de la Suze, et, ung po apres, s’en retourna, et dist adieu a ce tesmoign souvent et qu’il s’en alloit demourer ovecques ledit Spadine, et, de fait, si en alla a celle heure ; et oncques puis ne le vit, ne ne sceut qu’il devint. Et rescorde que depuis, Jehan Hubert, mari de ce tesmoign, et pere dudit enffant, alla audit lieu de la Suze et demanda audit Spadine ou estoit son filz, quel lui respondit, par deux foiz, qu’il ne savoit et que s’en alast et qu’il estoit perdu. Et est son records.

De Touscheronde.


Jehan Bureau et sa femme, Johanne, femme Thebault Geffroi et sa fille, Guillaume Hemeri, tesmoins jurer dire vrai et enquis, rescordent, par leurs sermens, qu’ilz congnoessent bien ceulx Hubert et sa femme, et aussi congnoessoint bien ledit Jehan, leur filz, et les ont veu demourer par long temps en la paroisse de saint Leonart[1] de Nantes, et y estoint demourans, a la Saint Jehan derreine eut deux ans. Et, en celui temps, ovecques elx estoit ledit Jehan, leur filz, et de paravant et depuis l’ont veu a la maison de sesdits pere et mere,

  1. On pourrait lire : Bernard.