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Page:Bossert - Essais sur la littérature allemande, Série I, 1905.djvu/100

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profane », qui lui semblait « le miroir d’une époque où le genre humain se montrait dans sa franche bestialité ». C’était en même temps pour lui un exercice de versification, qui le préparait à Hermann et Dorothée. Wieland et Herder se chargèrent de revoir le poème au point de vue de la forme, qui, au jugement de Goethe lui-même, manquait encore d’aisance et de grâce, et le Reineke Fuchs, en douze chants, parut en 1794, sans que l’auteur en fût entièrement satisfait. La même année, il reprit ses études sur l’art, et il visita la galerie de Dresde avec le peintre Meyer. Il avait l’intention de retourner en Italie, mais la guerre l’en empêcha. Il dut se borner à un troisième voyage en Suisse, en 1797. Il retrouva Meyer à Zurich; ils visitèrent ensemble le lac des Quatre-Cantons, et Goethe se renseigna sur la légende de Guillaume Tell, dont il voulait faire le sujet d’un poème. À son retour, comme d’autres travaux l’occupèrent, il abandonna le projet à Schiller, et l’on sait quel heureux parti celui-ci en a tiré pour son drame.

VI. Union avec Schiller – Hermann et Dorothée – Wilhelm Meister – Les ballades

Les relations entre Goethe et Schiller dataient de l’année 1794. Il est remarquable que les deux poètes, qui devaient bientôt s’unir d’une étroite