Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/123

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héretiques macedoniens qui nioient la divinité du Saint Esprit, sont condamnez au concile de Constantinople. Il ne s’y trouva que l’eglise greque : le consentement de tout l’Occident, et du pape saint Damase, le fit appeller second concile général. Pendant que Theodose gouvernoit avec tant de force et tant de succés, Gratien qui n’estoit pas moins vaillant, ni moins pieux, abandonné de ses troupes toutes composées d’etrangers, fut immolé au tyran Maxime. L’eglise et l’empire pleurerent ce bon prince. Le tyran regna dans les Gaules, et sembla se contenter de ce partage. L’imperatrice Justine publia sous le nom de son fils des edits en faveur de l’arianisme. Saint Ambroise evesque de Milan ne luy opposa que la saine doctrine, les prieres et la patience ; et sceût par de telles armes, non seulement conserver à l’eglise les basiliques que les héretiques vouloient occuper, mais encore luy gagner le jeune empereur. Cependant Maxime remuë ; et Justine ne trouve rien de plus fidele que le saint evesque, qu’elle traitoit de rebelle. Elle l’envoye au tyran, que ses discours ne peuvent flechir. Le jeune Valentinien est contraint de prendre la fuite avec sa mere. Maxime se rend maistre à Rome, où il rétablit les sacrifices des faux dieux par complaisance pour le senat presque encore tout payen. Aprés qu’il eût occupé tout l’Occident, et dans le temps qu’il se