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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/131

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l’aveugle empereur fit mourir Aétius le seul rempart de l’empire. Maxime auteur du meurtre en inspire la vengeance aux amis d’Aétius, et fait tuer l’empereur. Il monte sur le trône par ces degrez, et contraint l’imperatrice Eudoxe fille de Theodose le jeune à l’épouser. Pour se tirer de ses mains, elle ne craignit point de se mettre en celles de Genseric. Rome est en proye au barbare : le seul saint Leon l’empesche d’y mettre tout à feu et à sang : le peuple déchire Maxime, et ne reçoit dans ses maux que cette triste consolation. Tout se brouïlle en Occident : on y voit plusieurs empereurs s’élever, et tomber presque en mesme temps. Majorien fut le plus illustre. Avitus soustint mal sa réputation, et se sauva par un evesché. On ne put plus défendre les Gaules contre Merovée, ni contre Childeric son fils : mais le dernier pensa perir par ses débauches. Si ses sujets le chasserent, un fidele ami qui luy resta le fit rappeller. Sa valeur le fit craindre de ses ennemis, et ses conquestes s’étendirent bien avant dans les Gaules. L’empire d’Orient estoit paisible sous Leon Thracien successeur de Marcien, et sous Zenon gendre et successeur de Leon. La révolte de basilisque bientost opprimé ne causa qu’une courtte inquiétude à cét empereur : mais l’empire d’Occident perit sans ressource. Auguste qu’on nomme Augustule, fils d’Oreste, fut le dernier empereur reconnu à Rome, et incontinent aprés il fut dépossedé par