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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/193

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terre qui luy estoit destinée, et de l’occuper par force, en exterminant ses habitans maudits de Dieu.

Il vouloit qu’ils éprouvassent en Egypte une dure et insupportable captivité, afin qu’estant delivrez par des prodiges inoûïs, ils aimassent leur liberateur, et célebrassent éternellement ses misericordes.

Voilà l’ordre des conseils de Dieu, tels que luy-mesme nous les a révelez, pour nous apprendre à le craindre, à l’adorer, à l’aimer, à l’attendre avec foy et patience.

Le temps estant arrivé, il écoute les cris de son peuple cruellement affligé par les egyptiens, et il envoye Moïse pour delivrer ses enfans de leur tyrannie.

Il se fait connoistre à ce grand homme plus qu’il n’avoit jamais fait à aucun homme vivant. Il luy apparoist d’une maniere également magnifique et consolante : il luy déclare qu’il est celuy qui est. Tout ce qui est devant luy n’est qu’une ombre. je suis, dit-il, celuy qui suis : l’estre et la perfection m’appartiennent à moy seul. Il prend un nouveau nom, qui désigne l’estre et la vie en luy comme dans leur source ; et c’est ce grand nom de Dieu terrible, mysterieux, incommunicable, sous lequel il veut doresnavant estre servi.

Je ne vous raconteray pas en particulier les playes de l’Egypte, ni l’endurcissement de Pharaon,