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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/213

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selon qu’il fait bien ou mal. Aprés la mort des vieillards qui avoient veû les miracles de la main de Dieu, la memoire de ces grands ouvrages s’affoiblit, et la pente universelle du genre humain entraisne le peuple à l’idolatrie. Autant de fois qu’il y tombe, il est puni ; autant de fois qu’il se repent, il est delivré. La foy de la providence, et la verité des promesses et des menaces de Moïse se confirme de plus en plus dans le coeur des vrais fideles. Mais Dieu en préparoit encore de plus grands exemples. Le peuple demanda un roy, et Dieu luy donna Saül, bientost réprouvé pour ses pechez : il résolut enfin d’établir une famille royale, d’où le messie sortiroit, et il la choisit dans Juda. David, un jeune berger sorti de cette tribu, le dernier des enfans de Jessé, dont son pere, ni sa famille ne connoissoit pas le merite, mais que Dieu trouva selon son coeur, fut sacré par Samuël dans Bethléem sa patrie.


IV.

David, les Rois, & les Prophètes.


Icy le peuple de Dieu prend une forme plus auguste. La royauté est affermie dans la maison de David. Cette maison commence par deux rois de caractere different, mais admirables tous deux. David belliqueux et conquerant subjugue les ennemis du peuple de Dieu, dont il fait craindre les armes par tout l’Orient ; et Salomon renommé par sa sagesse au dedans et au dehors, rend ce peuple heureux par une paix profonde. Mais la suite de la religion nous demande