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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/215

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Dieu jusqu’à l’Euphrate : paisible et victorieux, il tourna toutes ses pensées à l’établissement du culte divin ; et sur la mesme montagne où Abraham prest à immoler son fils unique fut retenu par la main d’un ange, il désigna par ordre de Dieu le lieu du temple.

Il en fit tous les desseins ; il en amassa les riches et précieux materiaux ; il y destina les dépouïlles des peuples et des rois vaincus. Mais ce temple qui devoit estre disposé par le conquerant, devoit estre construit par le Pacifique. Salomon le bastit sur le modele du tabernacle. L’autel des holocaustes, l’autel des parfums, le chandelier d’or, les tables des pains de proposition, tout le reste des meubles sacrez du temple, fut pris sur des pieces semblables que Moïse avoit fait faire dans le desert. Salomon n’y ajousta que la magnificence et la grandeur. L’arche que l’homme de Dieu avoit construite fut posée dans le saint des saints, lieu inaccessible, symbole de l’impénetrable majesté de Dieu et du ciel interdit aux hommes jusqu’à ce que Jesus-Christ leur en eust ouvert l’entrée par son sang. Au jour de la dédicace du temple, Dieu y parut dans sa majesté. Il choisit ce lieu, pour y établir son nom et son culte. Il y eût défense de sacrifier ailleurs. L’unité de Dieu fut démontrée par l’unité de son temple. Jérusalem devint une cité sainte, image de l’eglise, où Dieu devoit habiter comme dans son