Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/244

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voit tout, jusques au champ du potier ou du sculpteur auquel cét argent est employé. De là suivent d’extrémes desordres parmi les pasteurs du peuple ; enfin ils sont aveuglez, et leur puissance est détruite.

Que diray-je de la merveilleuse vision de Zacharie, qui voit le pasteur frapé et les brebis dispersées ? Que diray-je du regard que jette le peuple sur son Dieu qu’il a percé , et des larmes que luy fait verser une mort plus lamentable que celle d’un fils unique, et que celle de Josias ? Zacharie a veû toutes ces choses : mais ce qu’il a veû de plus grand, c’est le Seigneur envoyé par le Seigneur... etc.

Aggée dit moins de choses, mais ce qu’il dit est surprenant. Pendant qu’on bastit le second temple, et que les vieillards qui avoient veû le premier fondent en larmes en comparant la pauvreté de ce dernier édifice avec la magnificence de l’autre, le prophete qui voit plus loin, publie la gloire du second temple, et le préfere au premier. Il explique d’où viendra la gloire de cette nouvelle maison ; c’est que le desiré des gentils arrivera : ce messie promis depuis deux mille ans, et dés l’origine du monde, comme le sauveur des gentils, paroistra dans ce nouveau temple. la paix y sera établie ; tout l’univers émeû rendra témoignage à la venuë de son rédempteur ; il n’y a plus qu’un peu de temps à l’attendre, et les temps