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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/316

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Et d’abord il est certain de l’aveu des juifs que la vengeance divine ne s’est jamais plus terriblement ni plus manifestement déclarée, qu’elle fit dans leur derniere desolation.

C’est une tradition constante attestée dans leur talmud, et confirmée par tous leurs rabbins, que quarante ans avant la ruine de Jerusalem, ce qui revient à peu prés au temps de la mort de Jesus-Christ, on ne cessoit de voir dans le temple des choses étranges. Tous les jours il y paroissoit de nouveaux prodiges, de sorte qu’un fameux rabbin s’écria un jour : o temple, ô temple, qu’est-ce qui t’emeut, et pourquoy te fais-tu peur à toy-mesme ?

Qu’y a-t-il de plus marqué que ce bruit affreux qui fut oûï par les prestres dans le sanctuaire le jour de la pentecoste, et cette voix manifeste qui sortit du fond de ce lieu sacré, sortons d’icy, sortons d’icy . Les saints anges protecteurs du temple déclarerent hautement qu’ils l’abandonnoient, parce que Dieu qui y avoit établi sa demeure durant tant de siécles, l’avoit réprouvé.

Josephe et Tacite mesme ont raconté ce prodige. Il ne fut apperceû que des prestres. Mais voicy un autre prodige qui a éclaté aux yeux de tout le peuple ; et jamais aucun autre peuple n’avoit rien veû de semblable. quatre ans devant la guerre déclarée, un paysan, dit Josephe, se mit à crier, une voix est sortie du costé de l’Orient, une voix