Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/32

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Ozias, autrement nommé Azarias, fils d’Amasias, ne gouvernoit pas avec moins de gloire le royaume du Juda. C’est ce fameux Ozias frapé de la lépre, et tant de fois repris dans l’ecriture, pour avoir en ses derniers jours osé entreprendre sur l’office sacerdotal, et contre la défense de la loy, avoir luy-mesme offert de l’encens sur l’autel des parfums. Il fallut le sequestrer, tout roy qu’il estoit, selon la loy de Moïse ; et Joatham son fils, qui fut depuis son successeur, gouverna sagement le royaume. Sous le regne d’Ozias, les saints prophetes, dont les principaux en ce temps furent Osée et Isaïe, commencerent à publier leurs propheties par écrit, et dans des livres particuliers, dont ils déposoient les originaux dans le temple, pour servir de monument à la posterité. Les propheties de moindre étenduë, et faites seulement de vive voix, s’enregistroient selon la coustume dans les archives du temple, avec l’histoire du temps. Les jeux olympiques, instituez par Hercule, et long-temps discontinuez, furent rétablis. De ce rétablissement, sont venuës les olympiades, par où les grecs comptoient les années. à ce terme finissent les temps que Varron nomme fabuleux, parce que jusqu’à cette date les histoires profanes sont pleines de confusion et de fables, et commencent les temps historiques, où les affaires du monde sont racontées par des relations plus fideles et plus précises.