Aller au contenu

Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/354

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais leurs anciens livres les démentent. Cette prophetie est entenduë du messie dans le talmud, et la maniere dont nous l’expliquons se trouve dans leurs paraphrases, c’est à dire dans les commentaires les plus authentiques et les plus respectez qui soient parmi eux. Nous y trouvons en propres termes que la maison et le royaume de Juda, auquel se devoit réduire un jour toute la posterité de Jacob et tout le peuple d’Israël, produiroit toûjours des juges et des magistrats , jusqu’à la venuë du messie, sous lequel il se formeroit un royaume composé de tous les peuples. C’est le témoignage que rendoient encore aux juifs dans les premiers temps du christianisme, leurs plus célebres docteurs et les plus receûs. L’ancienne tradition si ferme, et si établie ne pouvoit estre abolie d’abord ; et quoy-que les juifs n’appliquassent pas à Jesus-Christ la prophetie de Jacob, ils n’avoient encore osé nier qu’elle ne convinst au messie. Ils n’en sont venus à cét excés que long-temps aprés, et lors que pressez par les chrestiens ils ont enfin apperceû que leur propre tradition estoit contre eux.

Pour la prophetie de Daniel où la venuë du Christ estoit renfermée dans le terme de 490]ans, à compter depuis la vingtiéme année d’Artaxerxe à la longue main : comme ce terme menoit à la fin du quatriéme millenaire du