Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/397

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et les autres héretiques. Les payens ne persecutoient que l’eglise qu’ils voyoient s’étendre par toute la terre, et ne connoissoient qu’elle seule pour l’eglise de Jesus-Christ. Qu’importe qu’on luy arrachast quelques branches ? Sa bonne séve ne se perdoit pas pour cela : elle poussoit par d’autres endroits, et le retranchement du bois superflu ne faisoit que rendre ses fruits meilleurs. En effet, si on considere l’histoire de l’eglise, on verra que toutes les fois qu’une héresie l’a diminuée, elle a réparé ses pertes, et en s’étendant au dehors, et en augmentant au dedans la lumiere et la piété, pendant qu’on a veû secher en des coins écartez les branches coupées. Les oeuvres des hommes ont peri malgré l’enfer qui les soustenoit : l’oeuvre de Dieu a subsisté : l’eglise a triomphé de l’idolatrie et de toutes les erreurs.


XIII.

Réflexion générale sur la suite de la Religion, & sur le rapport qu'il y a entre les Livres de l'Ecriture.


Cette eglise toûjours attaquée, et jamais vaincuë, est un miracle perpetuel, et un témoignage éclatant de l’immutabilité des conseils de Dieu. Au milieu de l’agitation des choses humaines elle se soustient toûjours avec une force invincible, en sorte que par une suite non interrompuë depuis prés de dix-sept cens ans nous la voyons remonter jusqu’à Jesus-Christ, dans lequel elle a recueïlli la succession de l’ancien peuple, et se trouve réünie aux prophetes et aux patriarches.

Ainsi tant de miracles étonnans que les anciens