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Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/40

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quelques latins sous sa conduite ; et continuant à se faire des citoyens de ses ennemis, elle les renfermoit dans ses murailles. Ceux de Veies, déja affoiblis par Romulus, firent de nouvelles pertes. Ancus poussa ses conquestes jusqu’à la mer voisine, et bastit la ville d’Ostie à l’emboucheure du Tibre. En ce temps le royaume de Babylone fut envahi par Nabopolassar. Ce traistre que Chinaladan, autrement Sarac, avoit fait général de ses armées contre Cyaxare roy des medes, se joignit avec Astyage fils de Cyaxare ; prit Chinaladan dans Ninive, détruisit cette grande ville si long-temps maistresse de l’Orient, et se mit sur le trosne de son maistre. Sous un prince si ambitieux Babylone s’enorgueillit. La Judée dont l’impieté croissoit sans mesure, avoit tout à craindre. Le saint roy Josias suspendit pour un peu de temps, par son humilité profonde, le chastiment que son peuple avoit merité ; mais le mal s’augmenta sous ses enfans. Nabuchodonosor Ii plus terrible que son pere Nabopolassar, luy succeda. Ce prince nourri dans l’orgueïl, et toûjours exercé à la guerre, fit des conquestes prodigieuses en Orient et en Occident ; et Babylone menaçoit toute la terre de la mettre en servitude. Ses menaces eûrent bientost leur effet à l’égard du peuple de Dieu. Jerusalem fut abandonnée à ce superbe vainqueur, qui la prit par trois fois : la premiere