Aller au contenu

Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/423

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les yeux à la verité. Le messie est attendu par les hebreux ; il vient, et il appelle les gentils comme il avoit esté prédit. Le peuple qui le reconnoist comme venu, est incorporé au peuple qui l’attendoit, sans qu’il y ait entre deux un seul moment d’interruption : ce peuple est répandu par toute la terre : les gentils ne cessent de s’y aggreger ; et cette eglise que Jesus-Christ a établie sur la pierre, malgré les efforts de l’enfer, n’a jamais esté renversée. Quelle consolation aux enfans de Dieu ! Mais quelle conviction de la verité, quand ils voyent que d’Innocent Xi qui remplit aujourd’huy si dignement le premier siége de l’eglise, on remonte sans interruption jusqu’à Saint Pierre établi par Jesus-Christ prince des apostres : d’où, en reprenant les pontifes qui ont servi sous la loy, on va jusqu’à Aaron et jusqu’à Moïse ; de là jusqu’aux patriarches, et jusqu’à l’origine du monde ! Quelle suite, quelle tradition, quel enchaisnement merveilleux ! Si nostre esprit naturellement incertain, et devenu par ses incertitudes le joûët de ses propres raisonnemens, a besoin dans les questions où il y va du salut, d’estre fixé et déterminé par quelque autorité certaine : quelle plus grande autorité que celle de l’eglise catholique qui réünit en elle-mesme toute l’autorité des siecles passez, et les anciennes traditions du genre humain jusqu’à sa premiere origine ?