Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/48

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long discours. Joseph et Eusebe de Césarée nous ont conservé les précieux fragmens de tous ces auteurs, et d’une infinité d’autres qu’on avoit entiers de leur temps, dont le témoignage confirme ce que nous dit l’ecriture sainte touchant les antiquitez orientales, et en particulier touchant les histoires assyriennes.

Pour ce qui est de la monarchie des medes, que la pluspart des historiens profanes mettent la seconde dans le dénombrement des grands empires, comme separée de celle des perses, il est certain que l’ecriture les unit toûjours ensemble ; et vous voyez, monseigneur, qu’outre l’autorité des livres saints, le seul ordre des faits montre que c’est à cela qu’il s’en faut tenir.

Les medes avant Cyrus, quoy-que puissans et considerables, estoient effacez par la grandeur des rois de Babylone. Mais Cyrus ayant conquis leur royaume par les forces réünies des medes et des perses, dont il est ensuite devenu le maistre par une succession legitime, comme nous l’avons remarqué aprés Xenophon ; il paroist que le grand empire dont il a esté le fondateur a deû prendre son nom des deux nations : de sorte que celuy des medes et celuy des perses ne sont que la mesme chose, quoy-que la gloire de Cyrus y ait fait prévaloir le nom des perses. On peut encore penser qu’avant la guerre de