Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/65

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de ne mentir jamais, mesme en riant. Ses grandes actions éclatent dans les dernieres années de Mnemon, et dans les premieres d’Ochus. Sous un si grand capitaine les thebains sont victorieux, et la puissance de Lacedémone est abbatuë. Celle des rois de Macédoine commence avec Philippe pere d’Alexandre Le Grand. Malgré les oppositions d’Ochus et d’Arses son fils rois de Perse, et malgré les difficultez plus grandes encore que luy suscitoit dans Athenes l’éloquence de Demosthene puissant défenseur de la liberté, ce prince victorieux durant vingt ans assujetit toute la Grece, où la bataille de Cheronée qu’il gagna sur les atheniens et sur leurs alliez luy donna une puissance absoluë. Dans cette fameuse bataille, pendant qu’il rompoit les atheniens, il eût la joye de voir Alexandre à l’âge de dix-huit ans enfoncer les troupes thebaines de la discipline d’Epaminondas, et entre autres la troupe sacrée qu’on appelloit des amis, qui se croyoit invincible. Ainsi maistre de la Grece, et soustenu par un fils d’une si grande esperance, il conceût de plus hauts desseins, et ne médita rien moins que la ruine des perses contre lesquels il fut déclaré capitaine general. Mais leur perte estoit réservée à Alexandre. Au milieu des solennitez d’un nouveau mariage, Philippe fut assassiné par Pausanias jeune homme de bonne maison, à qui il n’avoit pas rendu justice. L’eunuque Bagoas tua