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de la Reine d’Angleterre.

de la bonne & de la mauvaiſe fortune. Dans l’une elle a eſté bienfaiſante ; dans l’autre elle s’eſt montrée toûjours invincible. Tant qu’elle a eſté heureuſe, elle a fait ſentir ſon pouvoir au monde par des bontez infinies ; quand la fortune l’eût abandonnée, elle s’enrichit plus que jamais elle-meſme de vertus. Tellement qu’elle a perdu pour ſon propre bien cette puiſſance Royale qu’elle avoit pour le bien des autres ; & ſi ſes Sujets, ſi ſes Alliez, ſi l’Egliſe univerſelle a profité de ſes grandeurs, elle-meſme a ſceû profiter de ſes malheurs & de ſes diſgraces plus qu’elle n’avoit fait de toute ſa gloire. C’eſt ce que nous remarquerons dans la vie éternellement mémorable de Tres-haute,