Page:Bossuet oraisons.djvu/401

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une si grande autorité dans des mains trop faibles. Ce qu’il avait vu arriver à tant de sages vieillards qui semblaient n’être plus rien que leur ombre propre, le rendait continuellement attentif à lui-même. Souvent il se disait en son cœur que le plus malheureux effet de cette faiblesse de l’âge, était de se cacher à ses propres yeux, de sorte que tout à coup on se trouve plongé dans l’abîme sans avoir pu remarquer le fatal moment d’un insensible déclin : et il conjurait ses enfants, par toute la tendresse qu’il avait pour eux et par toute leur reconnaissance qui faisait sa consolation dans ce court reste de vie, de l’avertir de bonne heure, quand ils verraient sa