Page:Bossuet oraisons.djvu/466

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la courte durée de son laborieux pèlerinage, qui n’égale pas les jours de son père Isaac ni de son aïeul Abraham. Mais les ans d’Abraham et d’Isaac, qui ont fait paraître si courts ceux de Jacob, s’évanouissent auprès de la vie de Sem, que celle d’Adam et de Noé efface. Que si le temps comparé au temps, la mesure à la mesure et le terme au terme, se réduit à rien : que sera-ce si l’on compare le temps à l’éternité, où il n’y a mesure ni terme ? Comptons donc comme très-court, chrétiens, ou plutôt comptons comme un pur néant tout ce qui finit, puisqu’enfin quand on aurait multiplié les années au delà de tous les nombres connus, visiblement ce ne sera