Page:Bossuet oraisons.djvu/84

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Qui cependant pourrait exprimer ses justes douleurs ? Qui pourrait raconter ses plaintes ? Non, Messieurs, Jérémie lui-même, qui seul semble être capable d’égaler les lamentations aux calamités, ne suffirait pas à de tels regrets. Elle s’écrie avec ce prophète : Voyez, Seigneur, mon affliction. Mon ennemi s’est fortifié, et mes enfants sont perdus. Le cruel a mis sa main sacrilège sur ce qui m’était le plus cher. La royauté a été profanée, et les princes sont foulés aux pieds. Laissez-moi, je pleurerai amèrement ; n’entreprenez pas de me consoler. L’épée a frappé au dehors, mais je sens en moi-même une mort semblable.

Mais, après que nous avons écouté ses plaintes, saintes