Page:Botrel - Chansons de route, 1915.djvu/135

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xxxxBravant la Mort et narguant la Souffrance,
xxxxxxxxxxxxxxLes temps révolus,
xxxxxxxxxxxxxxRien n’arrêt’ra plus
xxxxxxxxxxxxxx}xxxxLes Poilus !

II


xxxxxxxxxxxxxxLeurs fameux Ancêtres
xxxxxxxxxxxxxxÉtaient des poilus, Poilus !
xxxxxxxxxxxxxxTout autant peut-être
xxxxxxxxxxxxxxMais pas plus poilus. Poilus !
xxxxxxxxxxxxxxÀ l’heure suprême,
xxxxxxxxxxxxxxIls prouv’ront, demain,
xxxxxxxxxxxxxxQu’aucun d’eux, quand même,
xxxxxxxxxxxxxxN’a d’poil dans la main !
xxxxxxxxxxxxxxN’a d’poil dans la mainV’là les Poilus !…

III


xxxxxxxxxxxxxxLes « bleus» se désolent
xxxxxxxxxxxxxxDe n’pas êtr’poilus, Poilus !
xxxxxxxxxxxxxxMais qu’ils se consolent,
xxxxxxxxxxxxxxCes futurs Poilus, Poilus !
xxxxxxxxxxxxxxLes Conscrits imberbes,
xxxxxxxxxxxxxxDans six mois, seront
xxxxxxxxxxxxxxDes Poilus superbes
xxxxxxxxxxxxxxQuand ils reviendront !
xxxxxxxxxxxxxxN’a d’poil dans la mainV’là les Poilus !…

IV


xxxxxxxxxxxxxxMais, la boue séchée,
xxxxxxxxxxxxxxOhé ! les Poilus ! Poilus !
xxxxxxxxxxxxxxHors de la tranchée
xxxxxxxxxxxxxxSautez, les Poilus ! Poilus !
xxxxxxxxxxxxxxLe « Garde-à-vous » sonne,
xxxxxxxxxxxxxxL’drapeau flotte au vent,
xxxxxxxxxxxxxxEt Joffre en personne
xxxxxxxxxxxxxxVous crie : En Avant !
xxxxxxxxxxxxxxN’a d’poil dans la mainV’là les Poilus !…