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Non, Kaiser, je n’t’écout’pas :
Quand on a fait Rome, Venise et Florence,
Non, Kaiser, je n’t’écout’pas :
On songe à venger Louvain, Reims, Arras !

IV

— Italie, écoutez-moi donc !
J’ai, comm’vous, le cœur plein d’délikatesse ;
Italie, écoutez-moi donc :
Ah ! ne doutez pas de mon affection !
— Non, Kaiser, non, je n’t’écout’pas :
J’sais qu’autour du Pô, tu rôdes sans cesse,
Non, Kaiser, non, je n’t’écout’pas :
Va, c’est bien en vain que tu me fais du « plat » !

V

— Italie, écoutez-moi donc :
L’Traité Italo-Austro-Germanique,
Italie, écoutez-moi donc,
À côté des nôtr’s, porte votre nom !…
— Non, Kaiser, non, je n’t’écout’pas !
Ce « chiffon d’papier », comm’celui d’Belgique,
Non, Kaiser, non, je n’t’écout’pas !
Ce « chiffon d’papier », tu le déchir’ras !

VI

— Italie, écoutez-moi donc !
Afin d’vous prouver combien je vous aime,
Italie, écoutez-moi donc :
J’vous donn’rai l’Trentin… et ses environs !
— Non, Kaiser, non, je n’t’écout’pas,
Quand j’veux quelque chos’, je me sers moi-même
Non, Kaiser, non, je n’t’écout’pas.
J’ai des bons marins et des bons soldats !