Page:Botrel - Chansons en sabots, 1912.djvu/122

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— Mon pauvre ami, la grange est pleine
MaiDu blé de la moisson :
Donne-toi donc plutôt la peine
MaiD’entrer dans la maison ! »

II

— « Mon bon Monsieur, je suis trop gueux ;
MaiQué gâchis vous ferais-je !
Je suis pieds-nus, sale et boueux
MaiEt tout couvert de neige !
— Mon pauvre ami, quitte bien vite
MaiTes bardes en lambeaux :
Pouille-moi ce tricot, de suite
MaiChausse-moi ces sabots ! »

III

— « De tant marcher à l’abandon
MaiJ’ai la gorge bien sèche :
Mon bon Monsieur, baillez-moi donc
MaiUn grand verre d’eau fraîche !
— L’eau ne vaut rien lorsque l’on tremble,
MaiLe cidre… guère mieux :
Mon bon ami, trinquons ensemble ;
MaiGoûte-moi ce vin vieux ! »,

IV

— « Mon bon Monsieur, on ne m’a rien
MaiJeté, le long des routes ;
Je voudrais avec votre chien
MaiPartager deux, trois croûtes !