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Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/190

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Et j’ai fait lentement le tour
De mon ancien petit royaume,
Et j’ai fait lentement le tour…
Pleurant sur mon tardif retour ;

Car, hélas ! je n’ai plus trouvé,
Dans le coin de sa cheminée,
Car, hélas ! je n’ai plus trouvé
Celle qui m’avait élevé :
Elle avait fermé ses bons yeux
Deux jours avant mon arrivée,
Elle avait fermé ses bons yeux
Pour ne plus les rouvrir qu’aux Cieux !

Et, tout secoué de sanglots,
J’ai tiré doucement la porte ;
Et, tout secoué de sanglots,
Sur le seuil, j’ai gravé ces mots :
« C’est ici que gît le meilleur
De ma jeunesse à jamais morte,
C’est ici que gît le meilleur,
Le plus pur lambeau de mon cœur ! »

Adieu donc, cher petit Parson !
Adieu, pays de mon enfance !
Adieu donc, cher petit Parson,
Vieux amis et vieille maison !
Votre gâs, demain, s’en ira
En exil au pays de France,
Votre gâs, demain, s’en ira :
Seul, Dieu sait quand il reviendra !...





Sur l’air de « La Chanson des matelots » de Yann Nibor.