Aller au contenu

Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LA LETTRE DE LA FAUVETTE




Hier, dans l’écorce béante
D’un vieux chêne fleuri de houx
— Primitive poste-restante —
J’ai découvert ce billet doux :


« Monsieur Pinson, propriétaire,
Professeur de chant, demeurant
Dans le grand jardin du notaire
Sur le troisième arbre, en entrant.

Monsieur, j’ai reçu votre lettre
Toute palpitante d’amour ;
Je suis imprudente, peut-être,
En y répondant à mon tour,

Car bien des jaloux, à la ronde,
Nous observent d’un œil furtif…
Que nous veut donc ce méchant monde,
Puisque c’est pour le bon motif ?

Puis, si maman savait la chose,
Tout serait bel et bien fini !
Sans examiner notre cause
Elle me chasserait du nid.