Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/302

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Fais en mon âme fiévreuse
Éclore la paix heureuse
De tes couchants violets !
Pour qu’en mes yeux morts on voie
Resplendir l’ancienne joie,
Mets la candeur des bleuets !

Dans les sillons de mon Rêve
Si j’ai semé, le blé lève :
Je veux rentrer ma moisson !
Guéris-moi ! Vois je t’implore :
Je veux vivre, vivre encore,
Chanter encor ma Chanson !

Ma Chanson, veux-tu l’entendre ?
Elle est si douce, si tendre
Lorsqu’elle parle de Toi
Que ceux qui t’aimaient t’adorent
Et que ceux-là qui t’ignorent
T’aiment… à cause de moi !

Et Toi ? l’aimes-tu ton barde ?
… Oui, ton œil gris me regarde
Entre les nuages blancs :
Tu m’aimes ! Je le devine,
Car une force divine
Rend plus forts mes bras tremblants !…