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Page:Botrel - Le Mystere de Keravel.djvu/71

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L’Étranger. — À quoi sert cet anneau ? à fermer le couteau, disez-vous ? Yes… mais aussi — et surtout — à passer le petit doigt, lorsque l’on frappe, pour ne pas couper soi le main en frappant. Ce anneau remplace le garde d’un poignard qui dit à son lame : tu ne t’enfonceras pas plus en avant profondément !

M. Duflair. — Alors ?

L’Étranger. — Alors, si le cheminai avait frappé, lui-même, la victime, il aurait tenu son arme comme un professionnel sait le tenir… et le fil de la lame serait en bas de la plaie et non pas en haut… comme vous venez de le lire.

M. Duflair, admiratif. — Ah ! mais ! ah ! Vous êtes très fort, vous, décidément !

Jean et François. — Très fort !

Jacques. — C’est admirable !

L’Étranger. — No ! Du tout… Il ne suffit que d’observer et de réflicher ! (À M. Duflair.) Le caisse est vide ? (Il taille négligemment son crayon avec le couteau, puis le glisse naturellement dans sa poche.)

M. Duflair, bougon. — Ma foi, oui ! Il ne reste plus que des papiers, des ficelles, des lacets, ayant servi, sans nul doute, à empaqueter un joujou d’enfant… Vous savez bien, au fait, ce…

L’Étranger. — Fermez le bouche et laissez-moi voir ces papiers ! (Il les examine et les rejette dans la caisse.) Rien d’intéressant ! Ces ficelles ? (Même jeu.) Rien ! Cette petite lacet ne ressemble pas tout à fait aux autres ?

M. Duflair. — Mais si ! mais si ! Il était dans la main de la victime.

L’Étranger. — Ah !

M. Duflair. — Oui… preuve que M. de Kéravel venait de déballer le pho…