Afin de retremper mon âme.
Reforger mon cœur et ma foi,
Ô Jeanne ! à ta divine flamme,
Vois : je m’en suis venu vers loi.
Au loin — sur Bar — le canon tonne ;
Dans son jardinet tout en fleurs
Ta petite maison s’étonne ;
Ses murailles suintent des pleurs ;
Or, par ce matin de septembre,
Entré chez toi tout soucieux,
Voici que je sors de ta chambre
Le front clair et le cœur joyeux.
C’est que — guidé par toi peut-être, —
Comme d’instinct, sans y songer,
J’ai couru jusqu’à ta fenêtre
Donnant sur ton petit verger,
Et que soudainement — si proches ! —
Trois cloches sonnant à la fois,
Se mêlèrent au chant des cloches
Des voix, Jeanne, des voix : tes Voix ;
Voix de tes saintes, douces, fortes.
Planant toujours sur Domrémy,
Chères Voix que l’on croyait mortes,
Quand leur son n’était qu’endormi ;
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