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Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/228

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et des rouges. Cela revient à dire que les longueurs d’onde croissent en partant des violets pour arriver aux rouges.

Le violet, l’indigo, etc., ne sont pas des couleurs simples ; il existe une infinité de lumières simples violettes, une infinité de lumières simples indigos, etc. Il n’y a pas seulement sept couleurs dans le spectre ; il y en a une infinité, formant une gamme continue : il est impossible, par exemple, de dire où commencent les orangés, où finissent les rouges.

Lorsqu’on élève la température d’un solide, il devient généralement lumineux vers 400° ; il émet alors une lumière rouge. Sa température s’élevant, son éclat augmente : la couleur de la lumière qu’il rayonne, diffère de moins en moins du blanc, c’est-à-dire par définition de la lumière du Soleil non modifiée par la traversée de notre atmosphère. Le spectre de la lumière ainsi émise ne contient, en effet, vers 400°, que les radiations rouges ; pour une température plus haute il contient des rouges et des orangés ; à mesure que la température croît, le spectre toujours continu s’allonge de plus en plus vers l’extrémité violette : la composition de la lumière émise se rapproche de celle du SoIeiL

138. Raies sombres des speetres solaires (Fraunhofer).

Éclairons avec la lumière solaire la fente F de l’appareil (fig. 172). Nous obtenons des spectres qui diffèrent de ceux des solides incandescents et de ceux des gaz incandescents. Au premier abord ils semblent continus ; un examen plus attentif y montre des raies noires (spectre III de la planche coloriée) : les radiations qui donneraient, là où sont ces raies, des images lumineuses de la fente, manquent dans la lumière solaire.

Ces raies obscures sont très nombreuses, plusieurs dizaines de mille ; elles forment des groupes caractéristiques, facilement reconnaissables et auxquels on a donné des noms.

Le tableau suivant donne les plus importantes, avec leurs longueurs d’onde, exprimées en dix-millièmes de μ (unité d’Angström).

Α oxygène 
7594
B oxygène 
6867
C hydrogène 
6563
D1 sodium 
5896
D sodium 
5890
E fer 
5270
b1 magnésium 
5184
b2 magnésium 
5173
b4 magnésium 
5167
F hydrogène 
4861
G fer 
4308
g calcium 
4227
h hydrogène 
4102
H calcium 
3968
K calcium 
3934
L fer, carbone 
3820
M fer 
3720
N fer 
3581
O fer 
3441
P titane 
3362
Q fer 
3287
R calcium 
3179
S fer 
3100

La raie Α se trouve dans le rouge extrême, D entre le jaune et l’orangé, F dans le vert, G dans l’indigo, H dans le violet.

La mesure des longueurs d’onde de ces radiations s’effectue aisé-