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Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/241

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est à 2 048. La distance des deux images est donc de 8 centimètres ; la non-simultanéité de mise au point est donc aisée à vérifier.

Newton opère d’une manière intéressante. Il prend deux morceaux de carton, l’un rouge, l’autre bleu (pour répéter l’expérience, le lecteur peindra un bout de carton moitié avec du vermillon, moitié avec de l’outremer). Il enroule dessus un fil fin de soie noire, de manière à tracer sur les surfaces de fines lignes noires. Il les place l’un à côté de l’autre, les éclaire fortement, et forme leurs images sur un écran blanc. On ne trouve aucune position de l’écran pour laquelle les images des fils sont nettes simultanément pour les deux cartons. L’écran est plus voisin de la lentille quand les traits noirs sur fond bleu sont au point.

148. Irisation des images.

1o. — Le chromatisme des lentilles se traduit par un autre phénomène fort gênant. Prenons comme objet un trou circulaire éclairé par de la lumière blanche. Étudions les phénomènes dans une série de plans de front de l’espace image.

Plaçons-nous d’abord dans le plan où se produit l’image qui correspond aux rayons les plus réfrangibles (violet extrême). À cette image se superposent une série de cercles concentriques dont les teintes vont du violet au rouge ; ils sont d’autant plus grands que la réfrangibilité des radiations qui les remplit est moindre.

En effet, les rayons rouges issus de P′ et qui convergent en P′n après avoir passé par le bord inférieur de la lentille, débordent nécessairement l’image violette P′v du point P, image qui est en ligne droite avec le centre optique et l’image rouge.

De cette superposition d’images résulte une image passablement nette, très légèrement violacée en sa partie centrale, bordée d’un anneau rouge, plus exactement d’une irisation qui va du violet très lavé au rouge extrême pur.

Plaçons-nous dans le plan où se produit l’image qui correspond aux rayons les moins réfrangibles (rouge extrême). À cette image se superposent une série de cercles concentriques dont les teintes vont du rouge au violet ; ils sont d’autant plus grands que la réfrangibilité des radiations qui les remplit est plus grande.

En effet, les rayons violets issus de P et qui convergent en P′v après avoir passé par le bord supérieur de la lentille, débordent nécessairement l’image rouge.

De cette superposition d’images résulte une image passablement nette, très légèrement rougeâtre en sa partie centrale, bordée d’un anneau violet, plus exactement d’une irisation qui va du rouge très lavé au violet extrême pur.

Il n’est donc pas douteux qu’une lentille donne une infinité d’images de chaque objet ; elles se trouvent toutes entre deux images extrêmes qui correspondent aux radiations visibles de plus grand et de plus petit indices. Chaque image a sa teinte propre et se conduit