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PENDULE, SPIRAL, DIAPASON

l’axe du balancier tout près de la roue de rencontre (à rapprocher les lames dentées L et L’ de la figure schématique). Pour qu’une des palettes échappe presque tangentiellement et que l’autre heurte presque normalement, l’angle POP’ doit être voisin d’un droit.


5. Perfectionnement d’Huyghens.

1o — Jusqu’en 1657 les horloges et les montres furent réglées, plutôt mal que bien, par le système d’une roue de rencontre et d’un balancier. La seule différence entre les horloges et les montres était dans la substitution d’un ressort moteur au poids moteur, ce qui rendait le système portatif.

Les appareils ainsi réglés sont d’une précision très médiocre. Les moindres irrégularités de la roue interviennent pour rendre inégales les périodes successives du balancier. À la vérité la période qui correspond au tour de la roue de rencontre est plus constante que ne le sont les oscillations isolées ; c’est elle qui intervient dans la mesure d’un temps assez long^

Mais l’épaississement des huilés, c’est-à-dire la variation des frottements, a sur cette période une influence énorme.

Pour fixer les idées, rapportons que, le landgrave Guillaume IV de Hesse-Cassel ayant inventé vers 1570 la méthode de détermination des ascensions droites par la différence des temps de passage des étoiles dans un cercle horaire, Tycho la désapprouva comme incorrecte.

Avec nos horloges précises, cette méthode est aujourd’hui la base de l’Astronomie de position.

Galilée avait songé à l’emploi du pendule ; mais sa méthode butait sur deux difficultés : le comptage et l’entretien. Il avait bien appliqué un système compteur au pendule, mais l’amortissement en était accru.

2o — Huyghens eut l’idée de substituer un pendule au balancier, plus généralement, par un procédé quelconque (action de la pesanteur, action d’un ressort spiral ou non), d’imposer au balancier une période propre.

À l’appareil que représente la figure 2, ajoutons un ressort spiral dont une des extrémités est fixée à la cage de l’appareil, et l’autre liée à l’axe OO : nous avons le régulateur des montres tel qu’Huyghens le proposa. Supprimons les masses M, faisons tourner la figure de prolongeons d’un côté la barre transversale du balancier, fixons un poids au long bout de la barre : nous avons l’horloge à pendule.

Dans les deux cas nous sommes forcés de recourir à une roue de champ engrenant sur un pignon (les roues d’angle, roues coniques ne sont pas employées en Horlogerie en raison de la difficulté de leur construction). En effet, dans la montre qui est plate par nécessité, le ressort spiral moteur doit être parallèle au ressort réglant et au balancier : il produit donc un couple dont l’axe est normal à l’axe de la roue de rencontre, couple dont il faut faire tourner l’axe d’un angle droit.