Page:Bouchaud - Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines, 1903.djvu/32

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle (la Muse) a perpétué ta gloire…
Et a fait égale aux dieux
L’éternité de ta mémoire.

(Ronsard).

Ce qui est ferme est par le temps détruit,
Et ce qui fuit au temps fait résistance.

(Du Bellay).

On donne à l’officier les droits de son office,
On donne au serviteur le gain de son service,
Et au docte poète on donne le laurier.

(Du Bellay).

Je pourrais trouver des hiatus chez Jodelle, Belleau, Baïf et autres. Mais à quoi bon multiplier les citations ? En somme, ce n’est point parce que Malherbe et Boileau, avec leur minutie exagérée de régents du Parnasse, ont prohibé l’hiatus qu’on doit le rejeter. Il ne s’agit pas, sans doute, de l’employer à tout coup, mais encore faut-il qu’on en ait, de temps à autre, la possibilité.

On n’usera pas, bien entendu, de toutes sortes d’hiatus. On admettra ceux-là seuls dont la rencontre demeure douce à l’oreille. « J’accepte l’hiatus, dit M. Faguet, à condition qu’on ne le chérisse et poursuive point comme une beauté. » On ne réclame rien de tel ici, mais