Page:Bouche - De la médecine dosimétrique.djvu/30

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pourvu que les effets répondent à l’attente du praticien ? Mais, s’il faut choisir une théorie, n’est-il pas plus rationnel de croire que les médicaments agissent matériellement par leurs propriétés physico-chimiques ou mécaniques sur les éléments de l’organisme, d’où les modifications dynamiques, que d’admettre que ces agents puissent avoir prise sur une partie immatérielle telle que les forces, qui ne sont rien en dehors de la matière ?

On pourrait peut-être aussi demander à M. Burggraeve, qui est si profondément vitaliste, ce que devient le principe vital, pendant la période de mort, quand on fait successivement périr et ressusciter certains infusoires autant de fois que l’on veut par la dessiccation et l’humidité. De quel recoin sort-il quand il vient revivifier[1] des salamandres, des crapauds ou des poissons gelés ? Il faut aussi que ce principe soit sécable en autant de parties que l’on fait de sections dans une hydre d’eau douce et que chacune de ces parties agisse pour sa part comme elles agissaient ensemble quand elles ne formaient qu’un tout, ou bien que dans l’hydre il existe une multitude de principes vitaux !

À cela, M. Burggraeve pourrait nous répondre que ce qui est bon pour l’homme peut ne plus l’être pour les animaux et en particulier pour les batraciens, les poissons et les infusoires !  ! Dans ce cas nous n’en aurions que faire, nous… médecins des animaux.

Mais cela ne nous empêchera pas d’admettre les principes de M. le docteur Amédée Latour ; nous voulons être autre chose que « d’inutiles naturalistes », et, comme M. Burggraeve, nous appelons l’anatomie pathologique

  1. Letourneau, Éléments de biologie (1876).