Page:Bouche - De la médecine dosimétrique.djvu/33

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qu’elle ne tienne aucun compte des causes dans sa thérapeutique. Cela paraît même une contradiction, car si M. Burggraeve, lui-même, trouvait qu’une épine, par exemple, s’est enfoncée dans les chairs, il ne s’adresserait pas exclusivement aux symptômes résultat de l’inflammation, certainement il s’adresserait à la cause, puis à l’effet : il arracherait l’épine et traiterait la fièvre.

Pourquoi, en toutes circonstances, n’en ferions-nous pas autant ? Nous disons même plus, pour le médecin et le vétérinaire surtout, il est aussi indispensable, pour établir un traitement rationnel, de tenir compte des causes que des symptômes. Si nous prenons, par exemple, le bœuf dont l’enveloppe si épaisse ne laisse passer que des symptômes si vagues qu’ils se ressemblent tous dans la plupart de ses affections, en négligeant l’étiologie nous laissons souvent de côté le point le plus sur pour établir le traitement.

Mais il faut avouer qu’il est des cas, même très-nombreux, sur les causes et la nature desquels on est loin de s’étendre, ce qui prouve qu’on ne les connaît pas. C’est dans le traitement de ces maladies que la dosimétrie est appelée à rendre les plus grands services à l’art de guérir, ne serait-ce qu’en le débarrassant de ce grand nombre de médicaments, aux propriétés les plus diverses et les plus contraires, qui sont employés en pareille occurrence. C’est même tout cet arsenal pharmaceutique qui prête le plus au doute de la médecine ; car, quand on voit que tous ou presque tous les agents de la pharmacopée employés contre la même affection, ont été prônés et discrédités tour à tour après avoir produit chacun des cures qui paraissent incontestables, on peut se demander si celui qui aujourd’hui est en vogue ne subira pas demain le sort