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Observation 2me — Le 18 avril 1874[1] on conduit dans mon établissement un cheval appartenant à un camionneur de la Chapelle. Cet animal, soutenu par plusieurs hommes, présente tous les symptômes les plus accusés de la paraplégie : à peine arrivé, et malgré les efforts et les excitations des employés, il se laisse tomber ; l’ataxie locomotrice est complète et il y a perte totale de la sensibilité ; l’implantation d’aiguilles dans les muscles des fesses et des cuisses laisse le malade complètement indifférent.

Pendant qu’il est couché, on pratique une saignée de 8 kilogrammes, on fait des frictions rubéfiantes à l’essence de térébenthine dans l’espoir d’obtenir un peu de réaction et de voir l’animal se relever.

On ne peut y arriver et il faut renoncer à le conduire dans une écurie. On lui confectionne un épais lit de paille à l’endroit où il est tombé.

J’ordonne l’administration, tous les quarts d’heure, de 6 granules de sulfate de strychnine (au 1/2 milligramme), et de 6 granules d’acide phosphorique (au milligramme), dans une petite poignée de son frisé, pendant deux heures.

Sulfate de magnésie dans les boissons ; lavements à l’eau tiède.

Le 19, application vésicante sur les reins et les fesses. ─ Administration dans la journée de 20 granules de sulfate de strychnine, 20 granules d’acide phosphorique, 20 granules de camphre bromé (au centigramme) pour éviter les effets de la cantharidine.

Cinq toutes les heures, de chaque substance.

Le 20, en aidant le malade, on parvient à le faire rester debout pendant environ un quart d’heure ou vingt minutes ; on lui fait prendre, dans un peu de son frisé, 25 granules de sulfate de strychnine, 25 granules d’acide phosphorique, cinq de chaque espèce, par heure.

  1. M. Landrin