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gnifique hôtel ayant, par sa position, vue sur cinq rues. Ce quartier est neuf et très-beau ; les rues y sont larges et bien aérées.

Non loin de là, on a construit une église pour laquelle, me dit mon guide, un simple particulier a donné cinq millions. — Cinq millions ! c’est beaucoup ; mais n’en eût-il donné qu’un, c’est déjà fort joli.

Au musée des antiquités, on me fait voir la table d’Érasme, sa chaise, et une collection de fibules de l’époque mérovingienne ou des IVe, Ve, VIe et VIIe siècles.

Je remarque un tableau de bois sculpté, représentant la bataille d’Orneck ou d’Horneck en 1440, dont j’ai l’analogue dans ma galerie. Je serais tenté de croire que celui que j’ai est l’original, car il est en beau bois de chêne et d’une exécution supérieure. Ensuite, où eut lieu la bataille, le combat ou la rencontre de ce nom ? C’est ce que je ne saurais dire. Je sais seulement qu’il exista un château ainsi nommé en Styrie ; et en Allemagne, un Horneck à la fois historien, poète et guerrier, qui combattit sous les drapeaux de Rodolphe de Hapsbourg et mourut en 1310.

C’est aussi dans ce musée qu’on voit ce qui reste de la fresque de la Danse des morts. C’est en 1806 qu’on détacha ces fragments de la muraille où ils étaient, et qu’on en a fait dix tableaux fort curieux, de deux à trois pieds de hauteur, représentant deux femmes et sept hommes, dont deux couronnés.

L’une des salles de ce musée est celle où se tenaient les séances secrètes du concile. On y voit les bancs de chêne où s’asseyaient les membres de cette assemblée.