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tagnes. À droite, sont une église et une grande fabrique à côté. Derrière, un clocher qui semble sortir du lac ; peut-être est-ce un bateau à voile, car sur ce point éloigné la brume règne encore. Nous voyons un beau village. Un convoi du chemin de fer escalade la montagne. Plus bas, sur la rive, circule une voiture élégante attelée de deux chevaux. Un canot nous amène trois voyageurs, et non loin de nous louvoie un bâtiment à voile. Nos passagers, rassurés, se promènent sur le pont. J’ai ainsi sous les yeux cinq moyens locomoteurs ; je regardais en l’air pour y trouver le sixième, un ballon, mais je n’aperçus que deux mouettes. Nos premiers pères n’en connaissaient qu’un seul : leurs jambes, mais ils en usaient beaucoup.

Nous sommes ici au point où le lac a le plus de largeur : sept à huit kilomètres. Par toutes les allées et venues que nous faisons depuis le départ de Bienne pour aller de station en station d’une rive à une autre, nous devons avoir fait au moins de cent à cent vingt kilomètres : c’est charmant pour la promenade, mais ceux qui sont pressés feront bien de prendre la voie de terre.

Sur la gauche se montrent les Alpes ; à droite est une station. L’extrémité du lac est devant nous ; la rive y est plate.

Nous apercevons, dans le lointain, des maisons et des jardins : c’est Yverdun. Ici, sont une colline qu’on croirait être descendue de la montagne, et un clocher au bord du lac duquel il semble s’échapper.

Nous arrivons à Yverdun, situé au milieu d’une vallée qui termine de ce côté le lac de Neufchâtel, non loin