CHAPITRE VIII.
Le 15 septembre, je déjeûne avec un médecin français arrivé la veille, suivi d’une escouade de ses confrères. Après ceux qui brisent, viennent ceux qui raccommodent ; malheureusement les morts ne se raccommodent pas, et les vivants pas toujours.
Tous nos docteurs trouveront ici de l’emploi : les blessés français et autres qui sont encore à Milan sont nombreux. Beaucoup repasseront les monts, s’ils les repassent, avec une jambe ou un bras de moins. La médecine militaire va vite en besogne ; elle est à la médecine civile ce que les conseils de guerre sont aux tribunaux ordinaires.
Je commence ma promenade par une visite au Dôme. Ses vitraux, sa demi-obscurité en font, à mes yeux, une des plus belles églises de la chrétienté. Un orgue qui se fait entendre en ce moment, instrument excellent, est